Le Mont St. Helens : l’éruption dévastatrice de 1980

Photo of author
Nina

Membre de l'équipe rédactionnelle

Le Mont St. Helens : l’éruption dévastatrice de 1980

Le 18 mai 1980, le mont St. Helens, un volcan situé dans l’État de Washington aux États-Unis, entrait en éruption après des mois d’activité sismique. Ce fut l’une des éruptions les plus violentes et les plus destructrices du XXe siècle, qui transforma radicalement le paysage environnant et fit 57 victimes.

Les signes avant-coureurs

Le mont St. Helens est un stratovolcan qui fait partie de la chaîne des Cascades, une zone volcanique active qui s’étend du Canada au nord de la Californie. Il a connu plusieurs éruptions au cours de son histoire, la dernière datant de 1857. Il est resté endormi pendant plus d’un siècle, jusqu’à ce qu’il se réveille en mars 1980.

Le 20 mars 1980, un séisme de magnitude 4,2 sur l’échelle de Richter secoue le volcan, signalant le réveil du magma dans sa chambre magmatique. Les jours suivants, des centaines de secousses sont enregistrées, témoignant d’une pression croissante sous le sommet. Le 27 mars, une première explosion crée une colonne de cendres et de vapeur qui s’élève à plus de 2 km de hauteur. Le cratère sommital s’agrandit et laisse échapper des gaz et des fumerolles.

Les autorités décident alors d’évacuer les habitants et les touristes qui se trouvent dans un rayon de 30 km autour du volcan. Elles établissent aussi une zone interdite d’accès, surveillée par la Garde nationale. Des scientifiques du United States Geological Survey (USGS) installent des instruments de mesure et des caméras pour suivre l’évolution du volcan.

En avril et en mai, le volcan continue de montrer des signes d’instabilité. Des explosions sporadiques projettent des cendres et des roches dans les airs. Le flanc nord du volcan se déforme et forme une bosse qui grandit à raison de 1,5 mètre par jour. Cette bosse est le résultat du déplacement du magma vers la surface, qui pousse la roche en place.

L’éruption cataclysmique

Le 18 mai 1980, à 8 h 32, heure locale, un séisme de magnitude 5,1 provoque l’effondrement du flanc nord du volcan, libérant ainsi le magma sous pression. C’est le début d’une éruption plinienne d’une puissance colossale.

L’effondrement du flanc nord génère le plus grand glissement de terrain jamais enregistré, qui dévale la pente à une vitesse moyenne de 180 km/h. Il recouvre une superficie de 62 km² et atteint une épaisseur maximale de 180 mètres. Il détruit tout sur son passage : forêts, routes, ponts, maisons…

L’éruption proprement dite suit immédiatement l’effondrement du flanc nord. Elle se produit sous la forme d’une nuée ardente latérale, qui se propage à plus de 300 km/h sur un angle de 180° . Elle est composée d’un mélange brûlant de gaz, de cendres et de roches, qui atteint une température de 500 °C. Elle rase tout sur une distance de 30 km et tue la plupart des êtres vivants sur son passage.

L’éruption produit aussi une colonne éruptive verticale, qui s’élève à plus de 20 km de hauteur. Elle est constituée de cendres, de gaz et de fragments de roche, qui sont transportés par les vents sur des centaines de kilomètres. Elle assombrit le ciel et réduit la visibilité au point de rendre la conduite impossible.

L’éruption entraîne également la fonte partielle du glacier qui recouvrait le sommet du volcan. L’eau ainsi libérée se mêle aux cendres et aux débris pour former des coulées de boue appelées lahars. Ces lahars descendent les vallées fluviales à une vitesse de 80 km/h et emportent tout sur leur passage. Ils atteignent le fleuve Columbia, à 110 km du volcan, et perturbent la navigation fluviale.

Les conséquences de l’éruption

L’éruption du mont St. Helens a eu des conséquences dramatiques sur le plan humain, écologique et économique. Elle a fait 57 morts, dont la plupart étaient des scientifiques, des journalistes ou des curieux qui se trouvaient dans la zone interdite ou à proximité. Parmi eux, le volcanologue David A. Johnston, qui était posté à 10 km du volcan et qui a prononcé ses derniers mots avant de disparaître : « Vancouver ! Vancouver ! This is it ! » (« Vancouver ! Vancouver ! C’est ça ! ») .

L’éruption a aussi dévasté l’environnement naturel autour du volcan. Elle a détruit 600 km² de forêt, tué 11 millions de poissons, 5 000 cerfs, 1 500 wapitis et des milliers d’autres animaux. Elle a pollué l’air, l’eau et les sols avec des cendres et des substances toxiques. Elle a modifié le relief et le climat de la région.

L’éruption a enfin causé d’importants dommages matériels et financiers. Elle a endommagé ou détruit 200 maisons, 185 km de routes, 24 km de voies ferrées, 15 ponts et plusieurs installations électriques et hydrauliques. Elle a entraîné des pertes agricoles et commerciales, ainsi que des dépenses de nettoyage et de reconstruction. Le coût total de l’éruption est estimé à environ 3 milliards de dollars.

Les leçons de l’éruption

L’éruption du mont St. Helens a été un événement traumatisant, mais aussi instructif pour les scientifiques et les autorités. Elle a permis d’acquérir de nouvelles connaissances sur le comportement des volcans, les mécanismes des éruptions et les risques associés. Elle a aussi permis de développer des méthodes de surveillance et de prévention des éruptions, ainsi que des plans d’urgence et d’évacuation.

L’éruption du mont St. Helens a également été une opportunité pour étudier la résilience de la nature face à une catastrophe. Depuis 1980, le volcan est devenu un laboratoire à ciel ouvert, où les scientifiques observent la régénération de la vie végétale et animale. Le mont St. Helens est aujourd’hui un parc national, qui accueille des visiteurs venus admirer le spectacle du volcan et de son cratère.

Conclusion

L’éruption du mont St. Helens en 1980 a été l’une des plus impressionnantes et des plus destructrices du siècle dernier. Elle a marqué les esprits par sa violence et ses conséquences. Elle a aussi stimulé la recherche scientifique et la gestion des risques volcaniques. Elle a enfin révélé la capacité de la nature à se reconstruire après un tel bouleversement.

Icineo

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.