Les catacombes de Paris sont un réseau souterrain de galeries et d’ossuaires, qui s’étend sur environ 350 km sous la capitale française. Elles sont le résultat de l’exploitation des anciennes carrières de calcaire, qui ont servi à la construction des monuments parisiens. Elles sont aussi le lieu de sépulture de millions de Parisiens, dont les ossements ont été transférés dans les catacombes à partir de la fin du XVIIIe siècle, en raison de la saturation des cimetières. Les catacombes de Paris sont un patrimoine historique et culturel, mais aussi un lieu mystérieux et interdit, qui attire les curieux et les aventuriers.
Une histoire mouvementée et fascinante
L’histoire des catacombes de Paris commence au XIIe siècle, quand les moines de l’abbaye Saint-Victor exploitent le calcaire du sous-sol parisien pour bâtir leur église. Au fil des siècles, d’autres carrières sont ouvertes, notamment dans les faubourgs sud de la ville. Ces carrières fournissent le matériau nécessaire à l’édification des monuments emblématiques de Paris, comme Notre-Dame, le Louvre ou les Invalides.
Mais ces carrières sont aussi source de problèmes. Elles fragilisent le sol et provoquent des effondrements et des inondations. Elles sont aussi le refuge de bandits et de contrebandiers, qui profitent de leur obscurité et de leur étendue. Pour remédier à ces dangers, le roi Louis XVI crée en 1777 l’Inspection générale des carrières, chargée de surveiller et de consolider les galeries souterraines.
C’est à cette époque que les catacombes deviennent un ossuaire. En effet, les cimetières parisiens sont saturés et insalubres. Le plus grand d’entre eux, le cimetière des Innocents, est fermé en 1780 après qu’un mur se soit effondré sous le poids des cadavres, répandant une odeur pestilentielle dans le quartier. Pour évacuer les restes humains, on décide alors d’utiliser les anciennes carrières comme lieu de sépulture.
Le transfert des ossements commence en 1786 et se poursuit jusqu’en 1860. Il concerne environ six millions de Parisiens, dont certains célèbres comme Rabelais, La Fontaine ou Danton.
Les ossements sont empilés dans des puits ou disposés en motifs décoratifs dans des salles. Certains lieux portent des noms évocateurs, comme la crypte du Sacré-Cœur ou la fontaine de la Samaritaine.
Une visite exceptionnelle et réglementée
Les catacombes sont ouvertes au public dès 1809, mais seulement une partie d’entre elles. Il s’agit du parcours officiel situé à Denfert-Rochereau, qui s’étend sur 1,7 km et qui accueille environ 500 000 visiteurs par an. La visite est payante et limitée à 200 personnes simultanément. Elle dure environ une heure et demie et descend jusqu’à 20 mètres sous terre.
La visite permet d’admirer le patrimoine historique et artistique des catacombes, mais aussi d’en apprendre plus sur leur histoire et leur fonctionnement. Des panneaux explicatifs et des audioguides sont disponibles en plusieurs langues. La visite est ponctuée par des citations littéraires ou philosophiques gravées sur les murs, qui invitent à la réflexion sur la mort et la vie.
La visite est également soumise à des règles strictes, pour des raisons de sécurité et de respect. Il est interdit de toucher aux ossements, de prendre des photos…